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La règle de Trois - Histoire secrète des Ims

12 février 2016

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et sobre, il flotte autour d’elle une sérénité sans nom, elle est à sa place ici, elle est totalement raccord avec le décor. Ce qui me rappelle que moi pas du tout, je me fais l’impression d’être un imposteur démasqué.

Elle rayonne. Mais d’où vient cette envie de me faire tout petit, de baisser les yeux, d’être humble, de me taire. Comment une femme peut-elle avoir une aura si grande. J’ai l’impression d’être démonter morceau par morceau, scruté, déshabillé, reconstruit et finalement totalement transparent. Je résiste à l’envie de partir mais comme une évidence pour moi je reprends la conversation toujours les yeux sur son regard impassible.

- il est des voyages qu’on doit faire seul, des naufrages inévitables qui les terminent mais qui sont le seul moyen de finir sur la plage abandonnée d’une ile déserte. « 

Mais qu’est-ce que je raconte, c’est quoi ce plan, là mon grand elle va carrément se foutre de toi, un voyage, un naufrage et puis quoi encore. Mais c’est comme si, à cet instant, c’était, selon moi, la seule chose importante à dire.

-        Sais-tu qui je suis me demande elle ? son ton ne laisse aucun doute quant à la direction de  la conversation.

-        La maîtresse du château, fis-je, avec un mouvement de tête vers le tableau.

Elle se redresse légèrement, gracieusement mais ce petit geste semble indiquer qu’une étincelle a jaillie quelque part. Elle ne s’attendait pas à cette réponse.

Mais son regard devient subitement plus noir encore, comme si elle venait de comprendre quelque chose. Moi rien, mais ça fait un moment.

-        De quel clan es-tu et comment es-tu arrivé là ? Ce n’est plus de l’intérêt que je vois sur son visage mais de la colère. Je sens que ma réponse va être décisive pour le reste de la soirée.

-        Du clan des travailleurs qui se lèvent tôt répondis-je avec autant d’humour et de détachement possible.  Et le soir, du clan Campbell ajoutais-je.

-        On ne peut briser ce lien, Ignores tu qui tu sers ?

Décontenancé par cette question, je reste interdit.

-        Qui je sers, personne ! Je voyage seul.

Cette réponse semble la satisfaire, elle se détend. Elle se laisse glisser un peu sur la banquette mais surtout, gracieusement, elle pose son bras sur l’accoudoir. Ce geste familier enleve toute tension dans la pièce instantanément.

-        Alors tu es là par hasard, au milieu d’une soirée où visiblement tu n’as pas ta place. Et tu te retrouves au plus profond de ce lieu dont tu ignores tout. Te voilà, en effet, un bien étrange voyageur.

-        C’est une boite de nuit comme tant d’autres. Certes, cette pièce diffère mais pour le reste c’est musique à fond, alcool et cigarettes.

-        Comment es-tu entré ici ?

-        Le videur nous a laissé passer, j’ai un ami qui est très fort à ce jeu.

-        Non, je veux dire ici dans cette pièce. 

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9 février 2016

Page 6

un livre ouvert. Je sais en vous regardant quelle est votre essence. C’est effrayant, frustrant et parfois pratique. Depuis des années je sais, je l’ai vu arrivé la crise je l’ai anticipé, ressenti, vous êtes triste et moi figé au milieu de tout cela je vous ai vu triste et déclinant.

 

00h00

 

Alors je vais  la prendre cette claque dans la figure, je la sens arriver cette gifle, ce coup que va me porter ce tableau, cette fresque au mur, elle est sur le point de bouleverser ma vie. Je le sens. Mais ce n’est pas grave car je sais que ça ne l’est pas. Comme un pas à franchir voilà le moment propice alors je recule d’un pas, rien, d’un second pas, je m’attends à tout moment à recevoir la visite de quelqu’un. Ce n’est pas normal d’être là. Mais personne ne vient et moi je recule. J’ai la vue d’ensemble. Je vois l’œuvre, les soldats, le château, les archers, les assaillants avec leurs lances, et tous les symboles. Tout se mélange. J’ai mal au crane. Je vais sombrer, tomber. Tout cela est ridicule je suis en plein trip, un mauvais film, du début jusqu’à la fin.

Je suis là depuis un moment mais la magie du tableau semble repartir comme un mot ou une réponse qu’on a sur la langue mais qu’on n’arrive pas à formuler. Je me laisse tomber sur une des banquettes toujours les yeux fixés sur le tableau. La pièce est calme presque silencieuse. C’est de la que vient ce côté étrange, le décalage entre l’endroit général et celui-là en particulier. Pas de son, pas de musique, même pas les vibrations des basses saturées qu’il y avait en bas. Bon, tant pis. Quand même c’était bizarre. Mon regard encore fixé sur les tableaux c’est un autre de mes sens qui me réveille.

- Qui es-tu  me dit une voix sortie de nulle part, mais une voix profonde et sensuelle.

- Un voyageur, répondis-je, malgré l’envie irrépressible que mon cerveau avait de prononcer votre serviteur.

- Un voyageur, voilà une réponse étonnante. Pourquoi es-tu ici?

- Si je vous réponds pour un naufrage me croirez-vous?

Quelle étrange conversation et qui me parle, je détourne la tête pour identifier l’origine de cette voix. Je tourne mon regard vers la seconde banquette. Je la vois, assise, immobile, des grands yeux noirs fixés sur moi. Je ne l’avais pas vu arriver ni entendu ni senti d’ailleurs comme sorti de nulle part. Je la regarde, on se jauge, je réprime mille fois l’envie de baisser les yeux de mettre fin à cette défiance.

Elle est belle, enfin c’est la première impression, elle est plus que ça mais je ne sais pas trop comment le formuler. Elle a la grâce d’un de ces portraits Harcourt, dans la pénombre de la pièce ses cheveux sont d’un noir si profond qu’il semble absorber la lumière, sa peau claire fait ressortir ses traits fins mais ce qui me marque le plus ceux sont vraiment ses grands yeux noirs et profonds.

Elle est éblouissante, elle est habillée en noir, c’est le thème de la soirée mais sa tenue est naturelle, elle ne s’habille pas gothique. Elle est gothique, aucune extravagance, aucune excentricité, juste noir 

5 février 2016

Page 5

Alors lumière il y eu ; mais quelle surprise, impossible et pourtant tellement prévisible, il n’y avait rien là, au deuxième étage d’une boite parisienne, rien d’autre qu’une petite pièce sans intérêt. Quelques banquettes et encore quand je dis quelques je veux dire deux, je sais c’est ridicule et alors. Alors que mon propre vide m’aspirait je remarque sur le mur du fond quelque chose de, comment dire, joli, étonnant ou autre, je ne saurai comment dire ni le décrire. Une fresque, une grande fresque, quelque chose de différent quelque chose de parlant, un trou dans la soirée, un truc. Alors je m’y  attarde. Je regarde, je n’ai pas peur, Pierre doit être  dans un coin à discuter avec quelque fille gothique et  la convertir à l’ésotérisme selon nous, moi je suis la devant cette fresque, ça ne peut pas être pire. Soudain une idée, une peur, une impression traverse mon esprit, je suis seul ici. Pourquoi suis-je seul dans l’endroit le plus tranquille de cette boite, j’ai croisé des couples enlacés à l’étage du dessous, des couples qui sans doute aurais désirer voire rêver de cet endroit hors du temps. Mais ils n’y  sont pas venus alors que moi qui suis néophyte ici, ai pu m’y rendre sans autre forme de contrôle, un malaise m’envahit, je ne suis pas à place ici, je n’ai rien à faire là. Et pourtant je reste scotcher  devant cette vision comme un poisson dans son bocal, je regarde la fresque, interdit et me demande pourquoi je suis le seul à la regarder, les détails sont saisissant, la toile semble vivante. Je la regarde mieux. Au milieu trône un château médiéval, magnifique, formidable, impressionnant en haut d’une colline. Sous la colline, se tenait un paysage de landes et de forêts. Mais ce qui sautait le plus aux yeux c’était la vie dans ces forêts, on voyait des gens des archers, des oiseaux, des animaux et comme du mouvement au milieu de cette lande et en bas une clairière immense mais cette clairière avait un je ne sais quoi de grand, de gigantesque d’extraordinaire sur seulement quelques centimètres carré de mur. Je m’approche et regarde ces taches, sans être vraiment animés cet ensemble semblait en mouvement comme vivant. L’artiste qui l’avait réalisé était un génie. D’un coup le tableau paraissait plus clair, une armée, une armée gigantesque en mouvement semblait se diriger droit vers le château mais les assaillants ne paraissant pas avoir vu les hommes de la forêt. Alors je décidai de me rapprocher car s’il y avait des archers dans les arbres personne n’aurait pris le risque de les laisser seuls.

En effet, derrière, ce que je croyais être une lande, s’avéra  être une armée accroupie prêt à l’assaut. Sous le couvert de bouclier qui reflétait le ciel on ne les voyait pas comment était-ce possible comment un dessin pouvait être aussi bien réussi. Je croyais qu’il s’agissait du ciel qui se reflétait mais à ma stupéfaction on aurait plutôt dit qu’il s’agit du reflet de la pièce même, ma pièce, voir même mon propre reflet, aucune raison ne pouvait expliquer cela. Ce n’était pas rationnel, il n’y avait là rien qui pouvait expliquer ce phénomène, rien que mon esprit imbiber ne pouvait justifier mais pourtant, bien que défiant ma raison, cela paraissait vrai. Quel voyage, quelle surprise, il est temps de redescendre me dis-je.  Mais quelque chose d’encore plus étonnant semblait faire ciller mon esprit. Le tableau regorgeait de signes, de symboles, cela n’attirait pas tout de suite le regard mais en y regardant à deux fois des éléments apparaissaient. Au fur et à mesure que l’on effaçait de son esprit, et ce n’était pas facile, les éléments de la fresque, des symboles apparaissaient, une boussole, une ancre, un stylo et des milliers d’autre chose semblait orner la fresque voir même la remplacer, la dessiner, la composer. Les oiseaux volants ensemble entre des branches entre croisées, la tour du château, la forme des nuages composait une constellation de symbole donnant une toute autre lecture possible à cette peinture. Ces symboles me parlent, j’ai toujours été empathique, c’est bien là mon plus grand défaut, je ressens les choses comme si tout était écrit d’avance, une lecture ouverte pour tous. Je sais, en vous regardant, ce qu’il y a derrière. Certains penseront qu’il s’agit d’une pure malédiction d’autre un don mais, à la fin, le principe est simple je lis en vous comme dans 

4 février 2016

Page 4

aucune lueur. Les quelques présents ont l’air absent et pas qu’un peu. J’avance dans le flou quand Pierre me décoche sa réplique culte. On se sépare un peu le temps d’y voir un peu plus clair. Ça lui a toujours plu, moi nettement moins. Mais ce n’est pas grave, je lui fais signe que c’est bon pour moi mais qu’on marche au sonar, de toute façon vu notre allure, il n’y a, à peu près, aucun risque pour qu’on se perde vraiment de vue ce soir.  Alors j’avance tout droit. Je ne me suis jamais autant senti si peu à ma place, je regarde des filles magnifiques toutes vêtues de noires et des garçons auquel je ne dirai mot s’il me venait même à l’idée de leur parler dans la rue. Je continue, je m’immerge dans cette horde clairsemée qui me semble sauvage et qui me regarde comme un lépreux dans un hôpital. Je n’ai rien à faire là, ils le savent et le pire c’est que moi aussi je le sais. Qu’à cela ne tienne j’avance, je croise sur le canapé à ma gauche un couple enlacé qui n’a pas la moindre idée de mon existence, il s’aime ou tout au moins sont en train de se le prouver. Mais qu’est-ce que je fais là, ce n’est pas possible, on n’aurait pas dû avoir le droit de rentrer, personne n’aurait du pouvoir nous laisser franchir le rideau.

 

23h

Trois quarts d’heure que je suis là et je n’ai toujours pas ouvert la bouche, incroyable, inadmissible, comme peut-on laisser un tel désordre, un tel chaos, rien n’arrive, rien ne s’est produit. Finalement soirée gothique ou pas, cela revient au même, personne ne m’adresse la parole tout autant que je n’adresse la parole à personne. Alors j’erre à l’intérieur, c’est bizarre, cela semble être de plus en plus plein mais à bien regarder la porte d’entrée, je m’aperçois ou plutôt j’ai l’impression que personne n’entre. Tant pis, je continue mais où est passé pierre. C’est pas grave je vais explorer plus avant cet endroit, je n’y remettrai sans doute jamais les pieds alors autant en profiter. Je passe le premier escalier et c’est encore plus désert ici qu’en bas. Au moins la serveuse super sexy avait le mérite d’attirer tous les regards. Ici tout n’est que noir, luxe, calme et volupté comme aurait dit l’autre drogué. Je me ballade dans les allées du premier. C’est tranquille rien à signaler.

Je remarque malgré tout un petit escalier dans le coin gauche de la travée. Sans doute la cabine du Disc-Jockey, enfin c’est, en bon franchouillard, ce que je crois. Mais, les vapeurs d’alcool aidant, j’ose penser l’impensable. Vu qu’il n’y a pas de cordon, sans doute sommes-nous autorisés à monter alors j’y vais, je m’engouffre dans ce petit escalier en colimaçon pensant que de toute façon un Disc-Jockey ou un vigile va m’attendre en haut pour me découper en rondelle au moindre pas de travers.

Dix-sept marches. Comment ai-je pu en arriver là ; Dix-sept me semble totalement anecdotique comme nombre, ridicule même. Mais bref Dix-sept marches plus tard je suis au début d’un tout petit couloir, qu’est-ce que c’est que ce couloir, des portes à droite et à gauche, j’avance.

Hélas, je ne débouche sur rien, enfin c’est ce qu’il me semble voir, un petit rien. Une toute petite pièce, ni ovale ni ronde, rien juste un espace dans la pénombre. J’ose le coup de briquet, un Zippo qui me vient d’une de mes conquêtes, un coup de Zippo qui n’a pour vocation que de m’éclairer dans le noir. On ne peut pas avoir construit un endroit pareil pour juste y laisser les gens dans le noir mais pourtant c’est ce que semble être cet endroit, un coin d’ombre. Mais mon Zippo va le percer, le tuer, en venir à bout et enfin me permettra de voir la lumière au milieu des ténèbres.

3 février 2016

Page 3

deux paquets de cigarettes pour la soirée car, de toute façon, j’arrête quand je veux. Une douche, un café de plus et j’enfile mon deuxième costume de la journée, celui du fêtard parisien branchouille. L’important c’est le look, pas la conversation. On est maintenant jugé sur pied et non plus sur l’intérêt. Des esclaves modernes en quelque sorte sauf qu’on ne nous regarde plus les dents, et encore. Passé ce premier jugement, déjà définitif, alors une conversation peut s’engager mais de toute façon l’histoire du soir est déjà écrite. Alors on cède et on se déguise comme il faut. D’un autre coté quoi que je mette ce soir, pour une soirée « gothique » je n’aurai pas le look adéquat. Allez, on verra.

 

20h.

La soirée a bien démarré, on a trouvé une petite pizzeria avec Pierre, on a déjà refait la moitié du monde ou tout au moins la journée. On s’est moqué de tout le monde. De toute façon, en ce moment même, tout le monde doit se moquer de nous. Puis est venu un grand délire sur la soirée. Par méconnaissance, on a porté comme d’habitude des jugements à l’emporte-pièce.  Ensuite un pub irlandais, décidément il y en a partout, nous à permis, autour de pinte, de patienter, discuter, rencontrer des gens. En somme un début de soirée sympa mais qui ressemble désespérément à tous les autres. Puis vient le moment de bouger, avancer, revoir nos principes et les confronter à la dure réalité. J’ai l’habitude, j’avance dans la soirée. Alors on y va. Place de la rue des Barres, une entrée un videur baraqué, plus qu’une armoire à glace, un vaisselier. Je n’ai pas peur, à quoi cela servirait d’avoir peur. Je suis Pierre. Il a toujours été plus à l’aise que moi. Mais qu’à cela ne tienne on fonce. Une soirée gothique, cela ne devrait pas pouvoir nous nuire.

 

22h15

 

Nous sommes devant l’entrée de l’Antic, le videur est là pour nous accueillir, voire pour nous non-accueillir. Il me regarde de travers, pas    assez de noir sur moi, pas assez de fer, pas assez de bijoux brefs pas assez de gothique. Je ne dis pas un mot mais Pierre y remédie par l’entremise d’une des pirouettes dont il a le secret et affirme d’un ton que ne mérite aucune souffrance que nous sommes invités et que nous ne comprenons même pas m’objet de cette réticence et qu’en matière de tolérance les Goths ont déjà fait mieux. Comme un miracle maints fois répété, l’armoire à l’entrée nous laisse passer. A l’intérieur, cela ressemble à la virgule près à ce que mon pire cauchemar m’avait fait entrevoir. Mais bon, au moins le monde des gothiques est-il conforme à ce que mon imaginaire en avait fait. On passe, on trépasse même. Alors vole colombe, regarde ce qui est en face de toi. Le vestiaire, ou plutôt devrais-je dire le bestiaire. Une femme surprenante nous accueille, et nous propose de nous débarrasser de nos manteaux.

Elle est petite porte une veste noire d’un noire incolore qui laisserait croire qu’aucune couleur n’a jamais pu se poser dessus, et moi je la regarde poser nos vestes sur un cintre improbable. Elle ne marche pas proprement dit, on dirait qu’elle survole le sol. Je détourne le regard et fonce droit devant sur le mètre vingt qui nous sépare de la salle. Une fois la porte franchie c’est la douche froide. Personne. Ou si peu que, de toute façon, cela ne  change rien. En plus, c’est très sombre, quasiment 

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3 février 2016

Page 2

9h00.

 

Je me gare, coup de bol j’ai une place de parking gentiment mise à disposition pour éviter de perdre une heure à trouver une place dans le quartier. Joli quartier de béton d’ailleurs, où l’on a pensé à construire verticalement pour que ça se voit mais il n’y a pas un ingénieur qui a pensé que les milliers de crétins dans mon genre n’auraient pas les moyens d’habiter à un bout ou l’autre de sa ligne de métro ou de RER. Alors comme tout le monde je passe des heures dans ma bagnole mais j’ai une consolation, une victoire, une revanche sur la vie, Je peux me garer.

Et pourquoi ? Pour aller vendre des logiciels inintéressants à des personnes inintéressés mais pressés par des utilisateurs en manque de nouveautés alors ça marche. De toute façon l’essentiel de mon boulot consiste à écouter des gens raconter les conversations qu’ils ont eues avec d’autres. Trucs m’a dit que, alors que je lui ai rétorqué que, mais il m’a répondu… Ou bien des encore des conversations sans saveurs, ni intérêts, avec celui qu’on nomme mon responsable. Je ne sais pas pourquoi on l’appelle comme ca car il n’a pas des responsabilités, si ce n’est me demander ce que j’ai fait, ce que je fais et ce que je vais faire. Ensuite il en fait la somme, l’additionne à ce que mes collègues ont fait, font et feront. Il ne lui reste alors qu’à fournir son rapport à son responsable qui lui-même donnera son rapport à son responsable et ainsi de suite. Autant dire que celui d’en haut, le boss, n’a jamais entendu parler de moi. Ni de mon responsable d’ailleurs. Cette pensée me fait sourire au moment de décrocher le téléphone et commencer cette nouvelle journée qui ne veut pas démarrer.

Le vrai problème c’est qu’elle finira comme celle d’hier et recommencera de la même façon demain. Alors autant s’abrutir complément et se conformer à ce qu’on attend. Je décroche le téléphone :

« - Allo monsieur Floch, bonjour c’est…

 

18h50.

Je raccroche. Enfin. J’émerge de ce grand tunnel journalier ponctué de cafés et de nos fameuses conversations. Un passage par le restaurant d’entreprise où l’assiette est au niveau des discussions qui s’y déroulent. L’heure de redescendre au parking chercher la voiture, passer quelques coup de fil pour décider où les neurones vont partir en fumée ce soir, une douche et en avant.

J’appelle Pierre, mon meilleur ami, toujours dans les secrets des dieux quand il s’agit de trouver de bons plans. La région parisienne en regorge. On peut, à Paris, passer trois cent soixante cinq soirées dans des lieux différents. En réalité, on va toujours au même endroit. Pierre me dit qu’un collègue lui à parler d’une copine qui lui a parlé d’une soirée dans le  quatrième. Il est tout heureux de me dire que c’est une soirée gothique. Je vois à peu près ce que cela signifie et à quoi cela ressemble un gothique comme on les appelle. Par contre, je n’image pas trop à quoi peux ressembler une soirée gothique. D’ailleurs, il m’avoue que lui non plus « c’est ça qui est fun » me dit-il. Je lui dis qu’on va faire tache dans le décor mais il me dit qu’à priori c’est ouvert à tous. Je dis oui de toute façon on va se faire jeter et finir au pub irlandais comme d’habitude. C’est dans un Bar qui s’appelle l’ « Antic » et ça se trouve Place de la rue des Barres. De toute façon on va manger un morceau alors je lui propose de passer le prendre avant. Rendez-vous pris, j’arrive chez moi. Vague sentiment de déjà vu, j’attrape ...

3 février 2016

Page 1

P1.

1998, 7h55

Le réveil sonne. Foutu réveil qui m’annonce ce nouveau jour ; Trop fort, trop tôt. Pourquoi faut-il toujours que les journées commencent par une mauvaise nouvelle. Punaise, j’ai mal au crane, encore une soirée trop longue, ou bien serait-ce une nuit trop courte. On s’en fiche à vrai dire. Je me lève, fonce vers la cuisine, un café. Oui un café, comme un shoot du matin. J’appuie sur le bouton. Faut attendre. La douche alors. A peine un bon moment et ce mal de crane qui ne veut pas partir. Ca y est le café est prêt. Comme une belle fille frigide, ce café ne tient pas ses promesses, pas de coup de fouet, pas même un coup de pied. Juste un goût bizarre. Ça vient sans doute du fait que j’ai avalé un cendrier la veille au soir. Même pas une fête, même pas un grand moment. Rien. Juste une soirée à boire et refaire le monde une fois de plus. Enfin quand je dis refaire, je veux dire le dissoudre dans un mauvais whisky avec de mauvais potes dans un mauvais endroit. Juste une habitude en fait, un ennui. Demain j’arrête me dis-je en souriant. Ça n’arrivera pas. J’ai un autre destin, grand et formidable. Du moins en suis-je persuadé mais pourquoi se fait-il ainsi désirer ce grand destin que je crois, que je suis sûr d’avoir ou de mériter. Il doit y avoir une erreur dans le système cosmique. Un bug qui m’empêche de toucher du doigt ce futur si fantastique. Un bug, c’est sûr, depuis douze mois on ne parle plus que de ça, d’ailleurs je ne m’en plains pas, j’en vis même un peu. Pas comme les grands non, juste un peu, un boulot de commercial dans l’informatique m’assure à l’aube de l’an deux mille de quoi attendre demain que vienne mon tour. Après tout, il y a bien eu ce Neo cinématographique avant moi. Foutu veinard celui-là, on est venu le chercher alors qu’il n’avait rien demandé et moi rien. Ils nous ont fait croire que c’était possible, entrevoir un monde différend que ce quotidien insipide. Si tu m’entends Morpheus bouges toi, je n’ai pas que ça foutre. Ca fait déjà vingt cinq ans que j’attends. Un quart de siècle de vide sidéral, enfin pour moi. Pour les autres par contre, j’ai fait tout ce qu’il faut. Ce que les gens bien font, ce que les enfants sages font, ce que les ados bien élevés font bref, se conformer. Alors je me conforme et, ça, je le fais plutôt bien. Ouah huit heures trente, je dois partir.

Je dois descendre et négocier avec la deuxième mauvaise nouvelle de la journée, il fait froid, très froid. Décidément encore une journée de merde. J’en viens presque à regretter mon café au chaud qui pourtant m’avait semblé si insipide. Je prends la voiture, disons plutôt la caisse car pas les moyens, les temps sont durs, l’euro n’arrangera rien m’a dit mon patron. J’ouvre la fenêtre pour allumer une clope. Toujours ce froid, quand est-ce que cela s’arrêtera. Ce n’est pas pour rien qu’on dit d’un cadavre qu’il est froid. Je suis froid, enfin j’ai froid. J’allume ma clope, ça aussi demain j’arrête. Le dentifrice tout à l’heure n’a rien fait j’ai toujours l’impression d’avoir avalé ce foutu cendrier hier soir. Une clope plus tard trente seconde de plaisir coupable plus loin je me souviens pourquoi je fume, c’est mon choix, je contrôle j’arrête quand je veux mais sur les cinq kilomètres qui me sépare du boulot j’en allumerai une autre quand même.

 

3 février 2016

La règle de trois Chapitre 1er – L’éveil d’Hoysola (La cinquième arme)

Epilogue :

 

Nous y sommes, prêt à déferler sur tout ce qui reste du second. Mes fidèles généraux sont là, entourés de mes Scythes puis viennent les troupes d’élites les Yokaï, les Berbalang et les Draugrs et enfin la horde innombrable de nos hommes. A l’heure où nous nous apprêtons à prendre le contrôle du second, je me retourne pour regarder cette armée impressionnante. Allez fidèles soldats, allons montrez aux quatre autres quelle est l’arme maîtresse. Pour notre Victoire, pour la victoire du trident. Qu’avons-nous construit, pourrons nous les vaincre finalement et en garder la maîtrise? Qu’il est loin le temps…

 

 

3 février 2016

Genèse d'un bouquin.

Un éditeur, non pas encore, et, pour être honnête, aucune idée de comment faire pour en joindre, ni même comment faire pour se faire remarquer. Mais heureusement le monde à changer, et en bien j'espère. Tout le monde a le droit de créer, gérer, vivre à travers un blog. Alors me voila, cacher, masquer, discret, avancant dans l'écriture d'un livre. 

Un résultat singulier, une occasion unique. Au pire tout le monde s'en fout! finalement c'est ni plus ni moins que le point de départ de l'aventure. Un soir,  au mois de décembre 2003...

Aujourd'hui, un mot pour dire maintenant mais, quand il se lit, n'existe plus. Le second n'est il qu'une utopie ou bien une explication?  

Ce blog n'est que, page après page, une facon de publier un livre.

Monsterdaze.

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